Les 17 et 18 novembre 2018 a eu lieu le 4ème congrès de bioanalogie à Vichy sur le thème de « S’accueillir ». Quelle émotion lors de ces deux jours ! J’ai été vraiment touchée par la qualité d’écoute des 110 personnes réunies pour cette occasion, par l’ambiance à la fois festive et profonde, par l’intégrité et l’authenticité des intervenants, par l’humour et l’amour toujours présents.
Dans cet article, j’aimerai partager avec vous quelques idées abordées lors de ce magnifique congrès et témoigner de mon expérience personnelle.
La bête
Bien qu’il y ait exactement 666 clés de rencontre, soit 666 façon d’entrer en conflit avec les autres, « la bête » en nous n’a rien de diabolique. N’allons surtout pas croire qu’il s’agit d’une vilaine bête baveuse et terrifiante. Point du tout. Elle est nous, elle est là et sa présence n’est ni positive ni négative. La bête en nous est juste notre fonctionnement de survie, issu de notre inconscient biologique animal. Après tout, Homo sapiens est bien un mammifère !
L’empreinte de naissance
L’empreinte de naissance est comme un programme neutre que nous avons lors de notre arrivée sur Terre. Pendant les 27 mois de notre empreinte de naissance, nous ne sommes que le vécu et ressenti de nos parents et la bête en nous interprète ce qui aurait été bien pour eux à cette période-là. Inconsciemment, le petit humain que nous sommes veut réparer l’histoire émotionnelle de ses parents et toute notre vie, nous allons répéter ce programme neutre. Nous le vivons tantôt en survie, tantôt en vie, les deux étant totalement imbriquées et pas évidentes à distinguer. Notre vie est une expérimentation du moment présent, en conscience. Notre survie est la bête en nous qui réagit avec des émotions qui ne sont que la réparation de celles de nos parents.
Le talent créatif
La perle de sens de notre empreinte de naissance est notre « talent créatif ». Elle nous parle de notre plus grande richesse qu’il est épanouissant de faire vivre. Certains appellent cela notre mission de vie. Notre Empreinte de naissance est telle qu’elle est, neutre, sans jugement ni interprétation. À chaque fois que nous voulons autre chose que ce qui se joue là, en nous, non seulement nous ne sommes jamais pleinement satisfaits mais en plus, nous épuisons notre système immunitaire. Lorsque nous souhaitons d’autres conditions de vie, une autre histoire, un autre passé, une autre famille que la nôtre, c’est la bête en nous qui interprète ces paramètres en positif ou négatif. Elle voudrait réparer l’émotionnel de nos parents et nous maintient en survie.
La survie
La survie, c’est indispensable en situation de danger. Nous pouvons avoir de la gratitude à l’égard de cette bête en nous qui assure notre survie. Pourquoi lutter contre elle, contre notre ego ou notre mental ? Reconnaissons leur fonctionnement et remercions-les de nous avoir permis de survivre, d’avoir su faire face à des situations difficiles et de réparer l’émotionnel de nos parents durant notre empreinte de naissance. Notre survie n’est pas une erreur, nous n’avons fait aucune erreur, aucun mauvais choix. Chaque choix nous a offert une expérience qui nous permet aujourd’hui de nous positionner. Et la survie a quelques bénéfices : être aimé, être reconnu, plaire en répondant aux aspirations de notre famille, de nos professeurs ou de la société. Souhaitons-nous rester en survie pour ces quelques bénéfices ou voulons nous réaliser nos rêves, exprimer notre créativité unique et vivre une vie vivante et vibrante ?
« Il faut être fou pour ne pas vouloir être autrement que tel que l’on est, avoir une autre histoire que la nôtre, être à un autre endroit qu’à celui où l’on est. » JP Brébion
L’accueil de soi
Comment passer de la survie à la vie me direz-vous ? Ce n’est pas exactement la bonne question car le comment nous laisse dans notre mental, à la recherche d’une solution. Il n’y a ni comment ni solution, il y a juste l’accueil de qui nous sommes puis la vie, une expérimentation de chaque instant.
Être un univers unique
Tout comme le chaud n’existe sans le froid, l’intérieur n’existe sans l’extérieur. Nous sommes chacun une relation entre notre intérieur et l’extérieur. L’extérieur n’est donc que nous-même, pas en terme de corps mais en terme de relation entre notre existence et le monde extérieur. Tout ce qui nous touche venant de l’extérieur ne parle donc que de nous et il nous appartient de prendre la responsabilité de l’univers unique que nous sommes.
« Il est un univers unique entre mon corps et l’extérieur. » JP Brébion
Nous accueillir en totalité
Nous accueillir, c’est prendre la responsabilité de la totalité de ce que nous sommes et accueillir la bête en nous, accueillir notre incapacité à nous accueillir ! L’amour circule lorsque nous accueillons totalement l’humain que nous sommes avec nos défauts, nos regrets, nos remords, ce que nous voudrions contrôler, l’idéal que nous voudrions atteindre, ce qui nous a fait mal… La paix se constate lorsque nous accueillons cette bête en nous, que nous choisissons de ne pas vouloir un autre constat que celui qui est là.
Nous accueillir, c’est être à l’écoute. Notre oreille créé une relation avec l’espace et l’espace, en bioanalogie est lié au constat, à la réalité telle qu’elle est. Oui, écouter, c’est accueillir la réalité telle qu’elle est. S’accueillir, s’écouter c’est nous accueillir tel que nous sommes, en totalité, sans vouloir une autre histoire que la nôtre. Et s’accueillir, c’est aussi savoir se recueillir pour être à l’écoute de notre être en prenant le temps, le temps du passage de la graine au fruit mûr.
Vivre
Dans le constat de l’univers unique que nous sommes, il n’est que l’expérimentation de chaque instant, hors de l’espace et du temps. Sans attente, sans obligation de résultat, sans intention. Être vivant, c’est être présent à ce qui est sans vouloir autre chose que ce qui est là, que ce qui a été, que ce qui sera.
Laissons oeuvrer la vie à travers nous, expérimentons la vie comme un cadeau de chaque seconde en nous disant que nous sommes tous les possibles chaque jour. Le seul critère est la fluidité. Avez-vous déjà remarqué comme la vie est fluide lorsque nous sommes aligné avec notre vérité profonde, que nous l’écoutons et l’honorons ? Vivons le « walk your talk » des Amérindiens !
« Si chacun est dans le respect de la vie en lui, le monde change. » JP Brébion
Apprivoiser ma bête à moi
A l’issue du congrès, je me suis offert un immense cadeau qui est par ricochet un immense cadeau à mon fils, à mes proches, à l’humanité entière ! J’ai choisi de rester à Vichy afin de vivre deux jours de formation pour poser ma voix avec Carole Aveline. Quel beau travail en profondeur, bouleversant, remuant et révélateur.
À la rencontre de la bête en moi
Carole sait nous conduire avec douceur et fermeté exactement là où nous pouvons aller à la rencontre de notre bête intérieure, notre fonctionnement de survie. En effet, afin de trouver notre vraie voix, celle qui emplit l’air d’une intense vibration, il est indispensable de dénouer les nœuds de notre vie qui la perchent dans les aigus, la cassent, la raillent ou l’éteignent.
Au fil de mon parcours de bioanalogiste et pendant les deux jours du congrès de Vichy, j’ai bien vu là où je ne m’accueille pas totalement telle que je suis, dans mes remords, mes regrets, mes difficultés, là où je me trouve trop ou pas assez, là où c’est tendu, là où ça fait mal.
Pendant les deux jours qui ont suivi, j’ai plongé au cœur de moi, j’ai pleuré, j’ai tremblé, j’ai transpiré et j’ai peu dormi. Mes nuits étaient assaillies de rêves et de flashs de ma vie, mon cerveau créait des liens entre une multitude d’évènements, de vécus, de ressentis qui prenaient sens d’un coup dans une implacable cohérence. J’y ai vu la perfection de la vie dans les moindre détails. J’ai vu une structure, une cohésion entre tous les évènements touchants de ma vie. Et j’ai pu voir avec une extrême précision le fonctionnement de la bête en moi, mon processus de survie, celui qui répare l’émotion que ma mère a pu ressentir lors de ma naissance prématurée et de mon isolement en couveuse.
Reconnaître cette bête et l’apprivoiser
Voilà, je la vois cette bête qui n’est autre que moi. Et force est de constater que cette bête n’est ni bonne ni mauvaise. Elle est juste là. Mon fonctionnement de survie n’est pas toujours dans les attitudes, réactions ou comportement que je pourrais juger négatifs. Non. Ma vie et ma survie sont complètement imbriquées, ne formant qu’une seule et même personne : moi. Sauf qu’à mon réveil après ces deux jours intenses avec Carole, j’ai pu voir ce qu’était la vie et ce qu’était la survie en moi. Ce qui était parfait, c’est que ce matin-là, je me réveillait chez Jean-Philippe et Sylvie et c’est eux qui m’ont aidé à y voir clair.
La bête en moi m’a souvent fait vivre des situations où je me suis sentie abattue lorsque j’étais vulnérable, abandonnée, seule. C’est exactement les mots en dualité de ma clé de créativité ou clé de santé qui exprime ma façon d’interpréter la réalité. Ma bête fait tout pour créer et maintenir les liens, aider et dès que je suis vulnérable, surtout ne pas demander d’aide, gérer seule et toujours paraître fière, forte et invulnérable aux yeux des autres. Elle m’interdit d’afficher ma vulnérabilité qu’elle associe à de la faiblesse et je sais aujourd’hui pourquoi je suis émue aux larmes dès qu’une personne est accueillie par une autre dans sa vulnérabilité. J’ai été un minuscule bébé vulnérable seul dans une boîte de verre et la solitude, c’est toute ma vie. Je l’apprécie, je la recherche, elle me manque, elle me choque, elle m’effraie… tout ça à la fois. Mon talent créatif, la perle de sens de ma vie est justement d’être seule dans le sens de respecter l’être unique, original et singulier que je suis. C’est exactement de cela que parle le double 1 de ma clé de naissance 1186.
Ce matin-là, chez Jean-Philippe et Sylvie, je portais en guise de pantoufles deux gros ours en peluche posés à côtés de mon lit. Une fois que la bête en moi n’était plus camouflée dans le bois, Jean-Philippe m’a dit « tu as dompté la bête, tu lui marches dessus » !
Reste à expérimenter l’apprivoisement…
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Si vous avez participé au congrès de Vichy ou si vous avez rencontré la bête en vous, je vous invite à témoigner dans l’espace de commentaire en bas de cette page.
Et si vous souhaitez lire le témoignage de Jean-Philippe Brébion, c’est ici !
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