Vanina nous raconte son expérience du confinement. Ce face à face contraint avec elle-même tombe en même temps que la formation en ligne sur la loi du principe dans laquelle elle s’est engagée. Alors chaque petit événement qui la touche dans ce quotidien confiné lui ouvre les yeux sur son fonctionnement profond, lui apporte une révélation.
L’expérience du confinement
La mise au point
À l’annonce du confinement, j’ai senti une angoisse m’attraper a l’idée de vivre l’isolement. Cela m’a étonnée vu que j’ai choisi la solitude et que je m’en portais plutôt bien jusqu’à présent…
Mais qu’est-ce qui cloche ? Je prends conscience que mon choix d’isolement masque finalement un mal-être profond.
Vivre en solo est un choix par défaut : puisque je ne peux vivre en accord avec les autres, je vis seule. Là où je vis actuellement, j’y suis arrivée il y a 4 ans. À cette époque, je quittais une colocation compliquée, un projet de restauration proposé par mes voisins. Le lieu correspondait à mes critères familiaux et professionnels du moment, j’arrivais au bout d’un processus professionnel qui me laissait épuisée et j’en avais assez de travailler seule.
Mais à la fin de la saison, le bilan a été houleux. Chacun est resté campé sur ses principes, on s’est séparés en désaccord et déçue, je me suis mise a l’écart. Je voulais garder une distance pour me préserver du voisinage. L’occasion pour moi d’apprivoiser la solitude, de mettre de l’ordre dans mon quotidien et de me préparer a rejoindre d’autres projets, ailleurs…
Voilà que le confinement s’impose avec son obligation de rester a demeure chez soi et l’impérieuse nécessité d’annuler la distance et de m’ouvrir à mon environnement le plus proche, en toute simplicité. Cela ressemble à une mise au point !
Ma rencontre avec la bioanalogie
La bioanalogie est arrivée dans ma vie à un moment où j’étais tiraillée entre partir sur les chemins ou expérimenter mon territoire, un nouveau chez-moi. Finalement je suis restée pendant que Jean-Philippe et Sylvie marchaient sur les chemins de Compostelle, égrenant mon été de leurs sympathiques « buon camino » ! Moi, je parcourais mon chemin, la nuit sous la voie lactée et le jour sur les routes de la campagne environnante pour aller faire le ménage chez les autres. En août, je suis tombée sur un article sur le thème du ménage zen qui m’a fortement interpellée. En septembre, j’ai arrêté les ménages chez les autres et je l’ai commencé chez moi. J’ai passé un hiver confortablement installée chez moi en compagnie de mon chat, solo et contente de l’être enfin.
Aux prémices du printemps, prête à aller a la rencontre des humains, le confinement est arrivé ! Coupée de mon voisinage depuis 3 ans et éloignée de ma famille, je me suis sentie seule et ça m’a angoissée. J’ai réalisé que cette solitude allait à l’encontre de mon idéal de vie.
Les clins d’œil du quotidien
Me voilà dans mes pénates, confinée, toute fébrile de cette nouvelle réalité. Le confinement, c’est comme si j’étais tombée de l’arbre ! Tant que j’étais en haut tout allait bien, je regardais loin devant. Par contre, quand je suis tombée, ça m’a fait un choc !
Je m’aperçois que ce que je vivais sous le nom romantique de « solitude choisie » était un masque pour travestir la réalité : je m’isolais pour me « protéger » d’un environnement source de colère et d’angoisse.
Les jours s’installent avec un désordre quotidien. Moi qui fais le ménage, me voici à négliger mon intérieur et le bazar s’invite comme au « bord d’elle » ! Et j’observe aussi que j’oublie régulièrement mon repas sur le feu…
Heureusement, je viens de démarrer la formation en ligne sur la Loi du Principe qui me permet de poser un autre regard, un regard bienveillant et accueillant a l’opposé du jugement et du rejet.
Le désordre me parle de ne pas me conformer à un ordre, à une loi extérieure à celle qui est la mienne.
Oublier mon repas sur le feu me dit d’expérimenter sans mesure (feu) ce temps d’intégration (repas) unique au présent (oublié). La nourriture me renvoie à mes relations humaines !
La source d’angoisse, je sais que c’est mon tempérament autoritaire qui s’exprime derrière parce qu’il voudrait être validé de gré ou de force par les autres, quitte a m’exclure si ce n’est pas possible.
Être l’auteure de ma vie
Me démasquer est pour moi l’occasion de nourrir ce qui me laisse en paix et me fait du bien au jour le jour. La loi du principe m’offre une écoute bienveillante et une parole accueillante. Aujourd’hui j’échange avec les voisins, je rencontre des gens du village et je participe à l’émergence d’un projet associatif dans le coin.
Voilà.
Stop à l’isolement volontaire.
Je me suis tournée vers mes voisins et… ils m’ont accueillie la main tendue. Quelle joie printanière. Cela m’a mise en paix.
La bioanalogie me fait voir la réalité de mon quotidien comme une expérimentation avec la vie, de façon un peu désordonnée certes mais légère et surtout… gourmande ! Je trouve ça touchant d’observer les « problèmes » de la réalité et de les voir se transformer en opportunités a ouvrir les fenêtres à la vie.
Perle de sens - Blandine - Bioanalogie - Témoignage - confinementLa formation sur la loi du principe me permet, en posant un nouveau regard sur les évènements du quotidien, de laisser vivre cette vie sans a priori. Quand je m’entends m’énerver je sais que ça parle de moi, alors j’écoute. Ma colère m’invite à la révolte, à faire une vole complète pour revenir à moi.
Et si je devenais enfin l’auteure de ma vie ???
Je crois que j’ai rencontré quelqu’un pendant le confinement : elle est coléreuse, désordonnée, têtue râleuse, impatiente et néanmoins chaleureuse et attachante ! Nous ne sommes plus qu’une aujourd’hui !
Je vis à l’heure solaire, mes repas sont autant d’occasions de me faire du bien et je lève mon verre au chant de la terre !
« La création, comme la vie, est par définition un processus hors équilibre qui nécessite un certain degré de confinement. » Pierre Joliot
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Merci Vanina pour ton témoignage sincère, pour ton courage d’aller voir en toi là où la vie demande à danser à nouveau. C’est beau ! Cela est tellement simple et pourtant si difficile… Bravo !
Le témoignage de Vanina vous inspire ? N’hésitez-pas à laisser un message dans l’espace de commentaires ci-dessous sur les révélations de votre confinement. Vous pouvez aussi m’envoyer un témoignage ! Merci.
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