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Dans les bras de Morphée

Dernière mise à jour : 30 mai 2023


Ah, qu’il est bon de s’abandonner au sommeil ! Endormis, nous ne sommes plus conscient du monde extérieur, nos muscles se relâchent, notre mémorisation s’organise, notre corps se restaure. Nous sommes au repos et nous voyageons dans nos rêves. Mais parfois, tout n’est pas si rose. Il suffit que ce précieux sommeil soit perturbé et voilà que nos journées deviennent tendues, confuses, éreintantes. Et si nous regardions quelques troubles du sommeil à la lumière de la loi du principe pour découvrir quelques perles de sens ?


“Qui sait si cette autre moitié de la vie où nous pensons veiller n’est pas un autre sommeil un peu différent du premier ?” Blaise Pascal

Morphée, le sommeil et nous

Morphée est le dieu des rêves dans la mythologie grecque, fils d’Hypnos, dieu du sommeil et de Nyx, déesse de la nuit. Il est représenté par un jeune homme avec des ailes de papillon, tenant un miroir dans une main et des pavots dans l’autre. Morphée distribue le sommeil et les rêves par le contact de ses pavots. Il a le don de changer de forme, comme nos rêves, d’où son nom et ses ailes de papillon.


Morphée, le pavot, la morphine, et hop, au lit, le marchand de sable est passé !


La nuit et le sommeil nous parlent de notre inconscient si bien que les troubles du sommeil qui nous tiennent éveillés nous invitent à une prise de conscience, à éveiller notre conscience. Voir les choses sous cet angle n’est-il pas reposant ?


Justement, le repos, lui, n’est pas une réparation de l’activité de notre journée mais une préparation à l’action. Il nous parle de nous accueillir tel que nous sommes en nous respectant dans ce qui nous laisse en paix. Ainsi, nous pouvons vivre l’action juste, celle qui nous nourrit et n’a pas besoin d’être réparée par le repos.


“C’est toujours par le sommeil que les grandes choses commencent. C’est toujours par le plus petit côté que les grandes choses arrivent.” Christian Bobin

Les troubles du sommeil

L’insomnie

Perle de sens - Blandine - troubles du sommeilL’insomnie arrive à tout le monde, à des degrés divers. Qu’elle soit occasionnelle ou chronique, elle nous invite à ne pas nous endormir et à rester bien éveillés ! L’insomnie vient nous dire qu’être endormi c’est survivre et s’éveiller c’est vivre.


☼ À travers l’insomnie, la vie m’invite à m’éveiller à ce qui est vital pour moi.


Si nous étions certains que personne ne nous jugeait, que tout le monde nous aimait et nous encourageait à être qui nous sommes, qu’est-ce que nous ferions de notre vie ? Quelle spécificité unique ferions nous vivre ? C’est à cette remise en question et à son expérimentation que nous invite l’insomnie. À nous de sortir de notre routine, d’une vie sans intensité pour découvrir les cadeaux que la vie nous offre à chaque instant. À nous de nous éveiller à nos sens et à prendre la responsabilité d’expérimenter que ce qui nous touche parle de ce que nous ne faisons pas vivre en nous.


“Souffrant d’insomnie, j’échangerais un matelas de plumes contre un sommeil de plomb.” Pierre Dac

Le somnambulisme

Perle de sens - Blandine - troubles du sommeilSomnambule, quel joli mot ! Un somnambule se promène tout en dormant. Il peut se lever, marcher ou simplement s’assoir au bord du lit, actes automatiques qu’il fait yeux grands ouverts mais sans aucune expression sur le visage, ni communication. Le plus souvent, il ne se souvient plus de la promenade à son réveil, à moins qu’il ne s’éveille hors de son lit.


☼ À travers le somnambulisme, la vie m’invite à aller me promener dans mon inconscient.


Voilà les questions que nous pouvons poser à un somnambule : N’est-il pas temps de plonger dans ton inconscient ? Si tu descendais au fond de toi, réellement, qu’y verrais-tu ? Comment te sentirais-tu ?


Les cauchemars

Les cauchemars sont des rêves au contenu angoissant ou effrayant. Ils surviennent pendant la période de sommeil paradoxal et sortent le plus souvent le dormeur de son sommeil. Au réveil, parfois brutal, le rêveur se souvient du cauchemar et se rend compte avec soulagement que ce n’était pas la réalité. Ouf, plus de peur que de mal !


☼ À travers les cauchemars, la vie m’invite à prendre conscience de mes peurs.


Quand nous avons peur, c’est notre inconscient qui fonctionne, comme dans le sommeil. La peur nous indique ce que nous devons rencontrer de nous-même, elle nous aide à être en contact avec nous-même pour amener cela à notre conscience. Quelques exemples dans cet article !


“Nôtre est l’étoffe dont les rêves sont faits, et notre petite vie est cernée de sommeil.” William Shakespeare

Le bruxisme

Parfois, pendant notre sommeil, nos dents produisent un grincement involontaire appelé bruxisme. En général, la personne qui produit les sons ne les entends pas mais dormir avec un partenaire qui grince des dents n’est pas de tout repos…


☼ À travers le bruxisme, la vie m’invite à mettre en vie ce qui est fondamental pour moi.


Grincer des dents, c’est comme mâcher dans le vide et c’est exactement cela. Le bruxisme est une invitation à se nourrir de quelque chose qui ne se justifie pas, sans attente ni obligation de résultat.


Nous n’osons pas toujours être nous-même et faire vivre notre originalité par peur d’être rejeté, de ne pas avoir de place, d’être jugé, victime… Qu’est-ce qui est vital et existentiel pour nous et que nous n’osons pas faire vivre et exprimer ?


L’énurésie

Le plus souvent, l’énurésie nocturne survient chez les jeunes enfants : ils font pipi au lit pendant leur sommeil. Inconsciemment, ils cherchent un territoire, une place.


☼ À travers l’énurésie, la vie m’invite à habiter ma place.


Notre place n’est pas un lieu mais ce que nous vivons à chaque instant. À nous d’en prendre la responsabilité et de nommer ce que nous sommes, ce que nous aimons, ce qui nous fait vibrer. Telle est notre place. Nous n’avons rien à prouver et n’avons pas besoin d’exister par rapport à l’extérieur en jouant un rôle, en incarnant une fonction ou en donnant une image qui correspond à ce que l’on attend de nous. Nous avons juste à être qui nous sommes. Et un enfant peut entendre cela.


“Je ne peux rien dire sur mon sommeil : chaque fois que je m’apprête à l’observer, je m’endors.” Francis Blanche

La nycturie

La nycturie, c’est quand on se lève plusieurs fois par nuit pour aller faire pipi ! Pendant notre sommeil, il est naturel que notre urine soit moins abondante et plus concentrée et nous n’avons pas à nous lever pour uriner.


☼ À travers la nycturie, la vie m’invite à me repositionner en allant voir dans mon inconscient.


Le système urinaire filtre l’eau, élimine les déchets liquides et garantit l’équilibre de l’eau dans le corps. L’eau est existentielle. Sans eau, pas de vie. Uriner est existentiel pour notre réalisation et nous parle de notre positionnement. À nous d’aller regarder au plus profond de nous afin d’expérimenter notre inconscient. Si nous descendons au fond de nous, que sentons-nous ? Prendre conscience de cela nous permet de nous positionner, de nous choisir, de nous donner une direction de vie. Et nous laissons la vie prendre sens.


Les impatiences

Les impatiences ou jambes sans repos, sont des picotements, fourmillements, tiraillements ou une sensation de petites décharges électriques qui provoquent un besoin impérieux de bouger les jambes, de marcher. Ces impatiences apparaissent en période de repos, lorsque nous sommes allongés le soir ou la nuit, quelques fois dans la journée lors d’une immobilisation prolongée.


☼ À travers les impatiences, la vie m’invite à m’éveiller au mouvement qui me laisse en paix.


S’éveiller au mouvement qui nous laisse en paix, c’est prendre conscience de l’action juste que nous avons à faire et que nous ne faisons pas pour mille bonnes raisons. Cette action juste, c’est le mouvement de la vie en nous, notre élan créatif, cette flamme dans le ventre qui nous pousse à exprimer ce que nous avons d’unique en nous et à l’offrir au monde. Cet élan créatif est un mouvement libre. Libre de notre exigence d’un résultat à la hauteur de ce que nous attendons. En lâchant l’attente d’un résultat spécifique et la peur de ne pas parvenir à ce résultat, nous profitons du processus créatif, de la joie de la création comme un enfant qui joue. Et nous sommes en paix !


“Les hommes dans leur sommeil travaillent fraternellement au devenir du monde.” Héraclite d’Ephèse

Le ronflement

Lorsque nous ronflons, nous émettons du bruit pendant notre sommeil, comme si nous voulions faire entendre notre inconscient. Pour notre cerveau biologique animal, ronfler et faire du bruit pendant la nuit, c’est tenir les prédateurs à distance et rester en sécurité. Ne vous êtes-vous jamais surpris à chanter ou parler fort pendant une promenade nocturne pour conjurer la peur ?


☼ À travers le ronflement, la vie m’invite à écouter mon inconscient.


Nous ne nous autorisons pas toujours à écouter ce que notre inconscient vient nous dire à travers intuitions, synchronicités, rêves ou idées, ne prenant pas ces éléments au sérieux. Notre rationalité nous permet de survivre et d’accomplir des tâches quotidiennes essentielles. Et nous pouvons la remercier pour cela. Cette raison reste cependant accrochée à la notion de relation de cause à effet, dans la dualité. Il nous est proposé de passer de la survie à la vie en écoutant la vérité profonde de l’être unique, original et singulier que nous sommes, sans aucune référence ni validation extérieure. À nous de prendre le risque d’être nous-même, de vibrer à notre vérité, à notre profondeur en suivant notre intuition.


L’apnée du sommeil

L’apnée est un arrêt de la respiration lors d’un changement de mouvement respiratoire. Il y a un temps d’arrêt juste au passage entre l’inspiration et l’expiration ou entre l’expiration et l’inspiration. Ce passage nous parle du troisième plan de la conscience, ce vide entre le temps et l’espace, entre le passé et le futur, entre l’intérieur et l’extérieur, entre le nomade et le sédentaire, entre un projet et sa concrétisation.


☼ À travers l’apnée du sommeil, la vie m’invite à expérimenter la vie en sortant d’un idéal (apnée inspiratoire) ou d’une sécurité (apnée expiratoire).


L’apnée du sommeil nous invite à matérialiser l’expérimentation du vide. Cela signifie d’expérimenter l’instant présent sans attente du futur, car nous ne pouvons attendre que quelque chose de connu ; sans intention de modifier la réalité telle qu’elle est ou l’extérieur, sinon nous sommes dans un idéal ; sans vouloir obtenir un résultat précis qui serait l’inverse de la vie. La vie est une transformation permanente. Elle n’est que mouvement. Dans cette expérimentation du vide, nous ne donnons pas un sens à notre vie, nous laissons la vie prendre sens en nous. Notre réalisation n’est pas dans un idéal à l’extérieur de nous mais dans l’expérimentation de l’être unique que nous sommes, dans la réalité telle qu’elle est, au quotidien.


“Le règne de la nuit ne connaît ni temps ni espace, le sommeil a pour lui toute l’éternité ! ” Novalis

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Et vous, dormez-vous comme un bébé ou ces troubles du sommeil vous arrivent-ils parfois ? Si les perles de sens vous parlent, n’hésitez pas à partager vos expériences, ressentis, observations ou questionnements dans l’espace de commentaires tout en bas de cette page. Merci de votre participation qui rend ce blog vivant !

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