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La toile de la vie

Dernière mise à jour : 31 mai 2023


J’ai participé à une formation de murs en pierre sèche et avant d’entamer le chantier collectif, le formateur nous a proposé un exercice très intéressant pour comprendre le concept de ces murs construits en posant des pierres les unes sur les autres, sans mortier. Nous avions chacun une dizaine de petites pierres et devions monter un petit mur avec ces indications : tenir une pierre en équilibre sur le bout de 3 doigts, sur ces 3 points s’exerce la gravité qui relie chaque pierre avec toutes les autres, comme une toile invisible. C’est cette toile qui fait tenir le mur. Deux jours avant, j’entamais la lecture du livre de Gregg Braden, « La divine matrice » où il est aussi question de toile. Le sujet de cet article était trouvé !


« Tous les protons, tous atomes de l’univers sont représentés de façon holographique dans un seul proton, ce qui montre que tout est interconnecté. » Nassim Haramein

Perle de sens - Blandine - Bioanalogie - interconnexion - toile de la vie


Des indiens Hopi à la physique quantique

Le champ unifié


Aujourd’hui, la physique quantique nous parle d’un « champ unifié », champ de conscience qui se trouve dans les 99,999999…% de vide qui constituent la matière. La réalité que l’on pense concrète, solide et faite d’éléments séparés les uns des autres n’est pas plus consistante que les vagues de l’océan. Les vagues existent à l’instant où elles se forment, puis disparaissent. Elles sont en fait l’océan tout entier. Et comme l’océan contient toutes les vagues, le champ unifié contient tout ce qui existe. L’univers et toutes les lois de la nature naissent de ce champ d’énergie, ce que l’on retrouve dans la célèbre formule E= mc2 d’Albert Einstein qui a démontré que la matière n’est pas solide et figée mais une forme d’énergie en perpétuelle transformation.


« La matière peut donc être conçue comme étant constituée des régions de l’espace où le champ est extrêmement dense. Dans la physique quantique, il n’y a pas de place pour les deux : la matière et le champ, car le champ quantique est la seule réalité. Le champ est un continuum. Il est présent partout, à l’infini dans toutes les directions de l’espace. Si nous voulons penser en termes de particules, nous devons la considérer comme un défaut ou une discontinuité dans la structure du champ.» Albert Einstein


Toile ou filet dans les philosophies ancestrales

Cette vision du monde se retrouve dans de nombreuses traditions anciennes dont voici quelques échantillons.


Dans le Mundaka Upanishad, l’un des plus ancien texte hindouiste, il est question de ce champ unifié : « Nul ne peut le voir car il est au-delà de la pensée. Il est sans cause et sans parties. Il est inchangeant, omniprésent, plus fin que le plus fin. Il est éternel, et le sage sait qu’il est, en fait, la source de toute existence. La création entière en émerge et y revient sans cesse. »


Ce champ unifié est nommé Brahman :


« L’Eternel est invisible, il dépasse l’entendement, il n’a ni cause ni parties, il ne perçoit ni n’agit.


Non changeant et omniprésent, il imprègne tout.


Plus subtil que le plus subtil, il est l’Eternel que les sages connaissent comme la source de tout.


Tout comme l’araignée tisse son fil avant de le ramener vers elle, l’ensemble de la création est issu de Brahman puis retourne en son sein.


De même que les plantes prennent racine dans le sol, c’est la sève de Brahman qui nourrit tous les êtres. »


Dans le Soutra Avatamsaka bouddhiste, écrit au troisième siècle, on retrouve cette idée d’interconnexion de tout ce qui existe avec la métaphore du filet d’Indra. Dans le Paradis d’Indra, il est dit que se trouve un filet de perles, agencé de telle sorte que si vous regardez l’une, vous verrez toutes les autres, infinies en nombre et réfléchies en elle. Chaque perle reflétée dans cette perle reflète également toutes les autres de telle sorte que le processus de réflexion est infini. De la même façon, chaque objet dans le monde n’est pas seulement lui-même, mais inclut tous les autres objets. Il est tout le reste.


Chez les indiens Hopi, en Amérique du nord, le présent cycle de notre monde a commencé il y a longtemps, quand la grand-mère araignée a émergé du vide. Elle s’est alors empressée de tisser la grande toile qui relie toute chose, créant le lieu où ses enfants vivraient.


« Nous le savons: la terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre. Nous le savons: toutes choses sont liées. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de tissu. Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait à lui-même. » Seattle, chef indien Suquamish

L’exemple du corps humain

Au niveau microscopique, notre corps est constitué de milliards de cellules comportant chacune un noyau qui renferme toute notre information génétique contenue dans nos chromosomes qui contiennent eux-mêmes notre ADN. Encore une fois, toute unité contient la totalité.


Au niveau macroscopique, chaque organe de notre corps est indispensable au bon fonctionnement de l’ensemble et ne peut fonctionner indépendamment des autres. Le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh l’exprime en ces termes dans son livre « La vision profonde » :


« Nous nous rendons compte que chaque organe dans le corps implique l’existence des autres. Ceci est appelé « l’interdépendance de toutes choses », ou « inter-être » dans le Soutra Avatamsaka. La cause et l’effet ne sont pas perçus comme linéaires, mais comme un filet, non pas composé de deux dimensions, mais plutôt d’un système de mailles innombrables entremêlées dans toutes les directions dans l’espace multidimensionnel. Non seulement les organes contiennent en eux-mêmes l’existence de tous les autres organes mais chaque cellule contient en elle-même toutes les autres cellules. Une est présente dans toutes et toutes sont dans chacune. » Thich Nhat Hanh

De la séparation à l’unité

La dualité

Nous avons tendance à nous penser séparé du reste du monde qui nous entoure. Nous ne sommes ni les arbres, ni les objets, ni les personnes que nous voyons autour. Il y a nous et il y a l’extérieur. Cette vision est logique puisque nous sommes des mammifères qui utilisons notre mental pour survivre. Et notre mental fonctionne en donnant une valeur positive ou négative à ce que nous vivons. On juge en bien ou mal, bon ou mauvais, positif ou négatif, juste ou injuste…


La seule question de notre mental est : « Oui ou non, ce qui m’arrive garantit-il mon territoire, mon alimentation et ma descendance ? » Alors nous sommes dans la séparation et plaçons nos valeurs à l’extérieur de nous.


Utiliser notre mental

Notre mental est un excellent outil qui nous permet de repérer quand nous sommes dans cette séparation, dans nos fonctionnement de survie. À ce sujet, Jean-Philippe Brébion aime à raconter sa rencontre avec une sage indienne nommée Manda Mahi qui lui a dit que le mental était comme une épine que l’on utilise pour retirer une autre épine plantée dans le doigt avant de jeter les deux.


L’objet de la bioanalogie n’est pas d’apprendre à vivre mais à repérer nos fonctionnement de survie avec notre mental pour cesser de les entretenir, avec la certitude absolue que tout ce qui nous touche, nous blesse, nous dérange, nous irrite, nous émeut… ne parle que de nous. Tout ce qui est à l’extérieur n’est que nous-même. Nous sommes une partie de la toile de la vie.


Et dès que nous cessons d’entretenir nos fonctionnements de survie, ça vit en nous, la vie œuvre toute seule. Au lieu de vouloir aller dans un sens précis, de donner un sens à notre vie, la vie prend sens en nous.


Notre vie est une action permanente de nous positionner par rapport à la réalité telle qu’elle est. Pourquoi nous identifier à cette action, à un rôle, à une image, à ce qui se passe à travers nous ? Nous sommes cette action, ce mouvement, ce déploiement permanent de la toile de la vie. Dès que nous nous identifions, nous nous différencions et nous vivons séparé de l’extérieur, dans la dualité.


Utiliser nos sentiments

Pour Gregg Braden, auteur de « La divine matrice », nous ne sommes pas séparés les uns des autres ni limités dans nos possibilités. Nous vivons dans un univers non localisé où tout est toujours interconnecté par un filet quantique qui unit l’ensemble. Nous sommes ce filet, cette toile, ce canevas autant que les images qu’il contient. Nous sommes le tableau autant que les pinceaux. Cette unité vit en chacun de nous, nous sommes tous liés à cette même force qui créé toute chose (atomes, étoiles, ADN de la vie) et nous pouvons utiliser nos sentiments pour modifier la matière et créer la vie que nous souhaitons. Nous sommes l’architecte, l’auteur, le créateur de notre vie.


Pour être cet artiste et danser au rythme de la toile de la vie, il nous faut sortir de la dualité qui entretient l’idée que nous avons à lutter contre des choses négatives, à arranger l’extérieur avec de bonnes intentions ou des pensées positives…


« La divine matrice est le contenant de l’univers, le pont reliant toutes choses entre elles et le miroir qui nous montre ce que nous avons créé. » Gregg Braden

L’unité de la toile

La toile de la vie est une rencontre permanente. Ses fils sont intriqués dans toutes les dimensions, reliant le temps et l’espace, l’intérieur et l’extérieur, le passé et le futur. Comme un tapis ondulant, vibrant, résonnant. Les évènements que nous avons vécu n’appartiennent pas au passé. Ils sont à appréhender au présent car la perle de sens de chaque événement qui nous a touché est là, à chaque instant.


À nous de « surfer » sur ce tapis de fils tissés à l’infini et en perpétuel mouvement en vivant notre vie comme une expérimentation :


sans attente du futur : nous n’attendons que ce que nous connaissons déjà,

sans intention de modifier l’extérieur : l’idéal est bien la réalité telle qu’elle est,

sans vouloir un résultat final : ne serait-ce pas l’inverse de la vie qui est une transformation permanente ?


« Si la science ne peut résoudre le mystère ultime de la nature, c’est qu’en dernière analyse nous faisons nous-même partie de l’énigme que nous tentons de résoudre. » Max Planck

...


Sentez-vous cette force, cette toile qui maintient l’univers, qui maintien l’équilibre du mur de la vie ? Voyez-vous la vie comme un tissu dont nous sommes un micro-pli ? Vous sentez-vous prêts à créer des plis pour façonner un monde qui correspond à vos valeurs les plus élevées ?


N’hésitez pas à partager vos réponses dans l’espace de commentaire ci-dessous. Merci !

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