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Mary Poppins, fée ou sorcière ?

Dernière mise à jour : 31 mai 2023


En 1940, Walt Disney promet à ses filles de faire un film de leur livre favori, Mary Poppins. Mais l’auteure du livre n’est pas vraiment du même avis. Elle finit par céder après 16 ans de négociations à la condition d’avoir un droit de regard sur le film d’animation. Bon, au final, Walt Disney a fait comme il voulait et a balayé les ombres du personnage original de Mary Poppins. Mais le film est un succès international et on a tous en tête une image ou une mélodie à l’évocation de la nounou magicienne. Petit jeu du jour : dégoter quelques perles de sens de cette belle histoire musicale et sucrée…


L’histoire

Londres, printemps 1910. Au-dessus de la ville, une jeune femme se poudre le nez, assise sur un nuage, tandis qu’un homme-orchestre divertit les passants à l’entrée du parc. Le prospère banquier Mr Banks et son épouse, militante pour le droit de vote des femmes, cherchent désespérément une nurse pour s’occuper de leurs deux enfants Jeanne et Mickaël. Les chenapans n’en sont pas à leur première bêtise ni à leur première nourrice et la dernière en date vient de démissionner, découragée.

Mr Banks rédige une annonce selon ses souhaits pendant que ses enfants en écrivent une à leur idée. La première est publiée dans le Times pendant que la seconde, déchirée et jetée dans la cheminée par Mr Banks, s’envole en morceaux par le conduit de cheminée.


Plusieurs strictes candidates vêtues de noir se présentent chez les Banks mais une violente bourrasque les fait fuir. Il ne reste que Mary Poppins qui a reçu l’annonce écrite par les enfants, là haut sur son nuage. Elle a les joues roses comme ils voulaient, se fait engager et rencontre les enfants qui découvrent avec émerveillement son univers magique. Pour aménager sa chambre, Mary sort de nombreux objets volumineux de son petit sac avant de les aider à ranger leur chambre d’un claquement de doigts. Il est bien plus intéressant d’aller au parc !


Devant l’entrée du parc, Bert, l’homme-orchestre, dessine à la craie des paysages sur le sol. Bert, connaissant la magie de Mary Poppins, propose d’aller se promener dans l’un des dessins. Jeanne choisit un paysage de campagne anglaise et les voilà tous les quatre dans le dessin. Mary et Bert profitent de la balade, puis d’un café où ils sont servis par quatre manchots avant de rejoindre les enfants sur un carrousel. N’est-ce pas ennuyeux de tourner en rond ? Les chevaux se libèrent du manège et entament une course dans la campagne, rattrapant une chasse à courre où Bert sauve le renard poursuivi puis un champ de course où Mary Poppins gagne l’épreuve. Sa victoire s’exprime en un mot : « supercalifragilisticexpialidocious », le mot idéal à prononcer quand on ne sait pas quoi dire !


La pluie londonienne efface les dessins à la craie et ramène tout le monde à la réalité. Le soir, les enfants demandent à Mary combien de temps elle restera avec eux. « Jusqu’à ce que le vent tourne » répond-elle avant de leur chanter une berceuse.


Le lendemain, répondant à l’alerte du chien Robert dont les aboiements n’ont aucun secret pour Mary Poppins, ils se rendent en urgence chez l’oncle Albert, collé au plafond à la suite d’une crise de rire. Tout le monde boit le thé au plafond, riant aux blagues d’Albert avant de redescendre au sol au moment du triste au-revoir. Mr Banks, affolé des fariboles que lui racontent ses enfants sur leurs journées avec leur nurse compte s’entretenir sérieusement avec Mary. Mais elle utilise cette conversation pour organiser la journée du lendemain : les enfants iront à la banque avec leur père, une activité respectable.


Là, Mickaël n’est pas d’accord pour placer sa pièce en banque, il préfèrerait acheter des graines pour les oiseaux à la vieille femme qui est sur les marches de l’église en face de la banque. Il crie, se débat, sème la panique dans la banque et s’enfuit avec sa sœur. C’est Bert en tenue de ramoneur, un autre de ses métiers, qui les retrouve, les réconforte et les ramène chez eux. Leur mère, trop occupée, demande à Bert de ramoner la cheminée, ce qui amusera les enfants…


Mary Poppins rentre juste au moment où Mickaël est aspiré dans la cheminée. Puis c’est au tour de Jeanne. Mary et Bert les rejoignent sur les toits de Londres pour une promenade nocturne et une danse des ramoneurs qui se termine dans le salon des Banks à l’arrivée de Mr Banks. À peine revenu de la banque, il est rappelé par son patron et comprend qu’il va être viré.


Il demande des explications à Mary sur la présence des ramoneurs et elle répond :


– Avant tout il faut que vous compreniez une chose essentielle.


– Oui ?


– Je n’explique jamais rien.


Avant qu’il ne retourne à la banque, ses enfants s’excusent de leur conduite et Michaël lui donne sa pièce pour tout arranger. Sur le chemin de la banque, il s’interroge sur la vie qu’il mène et, arrivé devant ses supérieurs, renvoyé à cause de la panique que son fils a semé, il ne trouve qu’un mot : « supercalifragilisticexpialidocious ». Il donne la pièce de Mickaël au grand patron, très âgé, lui raconte une blague de l’oncle Albert et part, hilare. Le grand patron comprend la blague et meurt de rire, collé au plafond.


Le lendemain, Mr & Mrs Banks vont jouer au cerf-volant avec leurs enfants dans le parc pendant que Mary Poppins s’envole vers de nouveaux défis.


« Les fées nous échappent. Elles sont radieuses et on ne peut les saisir, et, ce qu’on ne peut pas avoir, on l’aime éternellement. » Jules Renard

Les perles de sens

Les scènes merveilleuses

Sortir des objets encombrants d’un petit sac, c’est comme avoir un potentiel infini dans un petit corps…


Être collé au plafond de rire c’est expérimenter la joie comme chemin de conscience...


Entrer dans un dessin pour y vivre d’extraordinaires aventures, c’est adopter un regard neutre sur les évènements de la vie pour voir que le réel est l’idéal (je sais, ce n’est pas toujours évident de prime abord…)


Être aspiré dans une cheminée (pas de fumée sans feu) est une invitation à la conscience, en faisant vivre ce qui est vital pour nous, en osant vivre sans réserve.


« Plus intense et plus profonde que le plaisir, plus concrète que le bonheur, la joie est la manifestation de notre puissance vitale. » Frédéric Lenoir

La famille Banks

Mr Banks est banquier, comme son nom l’indique. Un banquier gère l’argent des clients de la banque et leur donne des conseils financiers. Analogiquement, il prend soin des valeurs extérieures. Nous reconnaissons bien là Mr Banks dont les critères de sélection d’une nurse sont fermeté, respectabilité, précision, tradition, discipline et code. Mais Mary Poppins est là pour lui faire prendre conscience d’autres valeurs.


Mrs Banks est suffragette, elle milite pour le droit de vote des femmes à la Women’s Social and Political Union. Elle passe son temps à scander slogans et chansons pour l’expression des femmes. Elle nous invite à être à l’écoute de nos intuitions profondes et à exprimer notre créativité.


Jeanne et Mickaël, sont selon les mots de leur annonce, deux adorables enfants qui veulent une nounou aux joues roses, amusante, spirituelle, aimable, patiente, qui offre des bonbons et des chansons, qui ne soit pas trop grognon, pas trop dure, qui ne sent pas la friture et qui ne leur donne pas d’huile de foie de morue. Des enfants qui appellent la joie et la douceur !


Bert et son sourire

Bert est un homme bienveillant aux multiples facettes, toujours joyeux, à la fois homme orchestre, comique, ramoneur, artiste, vendeur de cerfs-volants, gentleman… Il trouve les mots pour faire rire et réconforter chacun.


☼ Le personnage de Bert nous invite à nous accueillir tel que nous sommes pour être l’artiste de notre vie, dans tous les possibles qui s’offrent à nous.


« Le savant généralise, l’artiste individualise. » Jules Renard

La nounou magique

Mary Poppins est nounou, elle s’occupe des enfants 24h sur 24, 6 jours sur 7 : respect ! Ce métier de nurse parle de prendre soin de l’enfant en nous, innocent, émerveillé devant la vie. Cet enfant nous invite à nous laisser surprendre avec joie à chaque instant par la justesse de la vie.


Elle a les joues roses, mais ça c’est juste normal quand on attend assise sur un nuage en Angleterre !


Elle vole, s’assied ou marche sur les nuages, joue avec le vent, chante avec les oiseaux et en sa présence, tout ce qui entre dans une cheminée est aspiré vers le ciel. Une femme aérienne ! Le déplacement dans les airs parle d’évolution spirituelle, de conscience.


Elle est « pratiquement parfaite en tous points », toujours élégante et souriante. Comme nous tous en fait… nous sommes pratiquement parfaits en tous points dès que nous lâchons l’idée de perfection pour être juste tel que nous sommes.


Elle comprend les aboiements des chiens, comme si elle avait assez de recul pour cerner son fonctionnement mental habituel. Une invitation à être conscient de notre mode de survie.


Elle n’explique jamais rien : ben oui, y’a pas à se justifier dans la vie !


Son rôle est de faire prendre conscience aux parents occupés dans leur mental qu’ils passent à côté de la magie de la vie, de la joie, de leurs enfants.


Mary Poppins vient nous montrer que magie et émerveillement sont toujours là. Elle est la fée ou la sorcière qui ramène à l’essentiel.


☼ Le personnage de Mary Poppins nous invite à évoluer vers la conscience en nous émerveillant à chaque instant de ce qui est là, sans nous justifier.


« Quand une sorcière est belle, eh bien, ça s’appelle une fée ! » Marcel Pagnol

...


L’histoire de Mary Poppins vous touche ? Une belle invitation à vous émerveillez de tout ce qui est là, sous vos yeux ! N’hésitez pas à témoigner de la magie de la vie que vous observez chaque jour dans l’espace de commentaire ci-dessous. Vos témoignages sont des trésors ! Merci.


Et en cadeau, l’adaptation de la chanson de Bert le ramoneur par Arthur H. Une merveille !

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