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Naître au monde

Dernière mise à jour : 31 mai 2023


Après avoir exploré les perles de sens de l’accouchement du point de vue de la mère, explorons celles de la naissance, du point de vue de l’enfant, cet enfant que nous avons tous été et que nous sommes toujours…


Naître, quitter le corps maternel, prendre une première inspiration, voici le point de départ de notre existence autonome. Notre naissance et son déroulement nous parlent de notre façon d’exister, comme une particularité que nous sommes invités à accueillir pour être en paix. Explorer les perles de sens de notre naissance avec la loi du principe, c’est prendre conscience du talent créatif qui est le nôtre depuis le début.


« Il y a une naissance simultanée de nos yeux et du monde, un sentiment de » première fois » où ce qui regarde et ce qui est regardé se donnent le jour. » Christian Bobin

Notre naissance

Une naissance non attendue

Un beau jour, notre maman s’est rendue compte qu’elle était enceinte et ce n’était pas prévu, nous sommes un « bébé surprise ». Bien que nous n’ayons pas été attendu, nous avons pu être inconsciemment désiré, comme si nos parents avaient laissé une porte ouverte à cette éventualité, sans l’avoir prévue, anticipée, programmée. Et nous, nous croyons qu’il faut correspondre à ce que les autres attendent de nous.


☼ À travers une naissance non attendue, la vie m’invite à ne pas entrer dans l’attente des autres, à assumer d’être surprenant, imprévisible. Je suis une surprise !


La surprise est notre façon d’exister à nous, enfants non attendus. Être surprenant, imprévisible, aventurier, c’est cela notre talent ! Nous avons la capacité à vivre l’inattendu, à nous laisser surprendre, à nous ouvrir à la découverte. Toute évolution ne se fait qu’en sortant du connu, des conventions, des attentes, des règles et notre créativité ne peut pas s’exprimer sur une voie toute tracée. Notre vie est un voyage.


« N’allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace. » Ralph Waldo Emerson

Une naissance non désirée

Nos parents ne désiraient pas d’enfant ou pas d’enfant supplémentaire et voilà que nous arrivons, comme un « bébé trouble fête ». Ce n’est pas que nos parents ne voulaient pas de nous, non, ils ne voulaient pas d’enfant au sens large. En fait, ils n’avaient pas formulé de désir particulier et n’avaient pas fait de notre arrivée un objectif à atteindre. Mais nous, nous sommes très forts pour nous fixer des objectifs… et oublions parfois de vivre pour les atteindre.


☼ À travers une naissance non désirée, la vie m’invite à ne pas m’identifier à un désir, à un idéal, à un résultat que je veux atteindre.


Ne pas nous identifier à un but à atteindre, c’est vivre dans l’instant présent, comme un enfant qui joue. Nous sentons la vie circuler en nous quand nous expérimentons la réalité de l’instant présent sans attente du futur (pouvons nous attendre ce qui est inconnu ?), sans intention de modifier la réalité telle qu’elle est (sinon nous sommes dans un idéal) et sans vouloir un résultat final qui serait l’inverse de la vie : un mouvement, une transformation, une remise en jeu de chaque instant.


« Entre toutes les incarnations, choisir la nôtre. Nous désirer où nous sommes et qui nous sommes, à l’instant où nous le sommes. » Christiane Singer

Une naissance au « mauvais moment »

Nous sommes arrivé dans la vie de nos parents comme un « cheveu sur la soupe ». Ce n’était pas le bon moment pour eux, ils auraient voulu une meilleure situation, un peu plus de temps, habiter ailleurs, pouvoir nous accueillir dans de meilleures conditions… Mais nous sommes là et nous avons souvent ce sentiment de ne pas avoir notre place. En plus, les évènements nous confirment que nous n’avons pas de place : il manque juste une chaise pour nous dans une pièce, un couvert pour nous à table, …


☼ À travers une naissance au mauvais moment, la vie m’invite à ne pas avoir de place, à ne pas être identifié à une place.


Notre place n’est pas :

  • un lieu à l’extérieur de nous (notre lieu de vie, de travail…),

  • une fonction que nous occupons (notre travail, nos activités…),

  • un rôle que nous jouons (mère, épouse, amie…),

  • une action que nous réalisons (une création, une construction, un écrit…).

Non. Notre place est là où nous sommes, elle est ce que nous vivons en nous. Dès que nous cherchons une place à l’extérieur de nous, nous n’habitons pas notre place. Notre place est l’expérimentation de ce que nous sommes, le constat que nous faisons lorsque nous vivons notre créativité dans la fluidité, l’harmonie, quand nous sentons couler la vie en nous.


« Cesse de chercher ta place dans la vie, ta place te cherche. » Kalif Ali

Une naissance prématurée

Nous devions naître au début de l’automne et voilà que nous pointons notre nez en été. Notre naissance est arrivée un peu trop tôt, avant le terme de la grossesse. Nos parents peuvent vivre cet événement de différentes manières mais le plus souvent, une naissance prématurée est vécue par les parents en terme de manque : il manque des semaines de développement à cet enfant dans le ventre de sa mère. Et nous, bébé prématuré, nous vivons avec cette peur de manquer de temps, d’argent, de compétences… de manquer une rencontre, un événement, un truc…


☼ À travers une naissance prématurée, la vie m’invite à sortir de l’illusion du manque.


Dès le moment où nous sommes conçu dans le ventre de notre mère, nous prenons forme et cette forme-là est unique. Elle manque à toutes les autres formes. Sortir de l’illusion du manque, c’est choisir de manquer à tout ce qui n’est pas nous, ici et maintenant. C’est choisir de manquer à toutes les autres situations. En choisissant cela, nous sommes pleinement vivant à cet instant et être pleinement vivant, c’est manquer à chaque instant !


« Le manque est vital » Jean-Philippe Brébion

Une naissance avec un jumeau perdu

Le décès d’un jumeau en début de grossesse est un événement relativement fréquent. Pour nous, le bébé qui reste, cette perte est douloureuse toute notre vie. Nous ne savons pas pourquoi nous avons ce sentiment de manque, de nostalgie et parfois de culpabilité. Nous avons survécu et pas notre jumeau. Nous nous sentons seul, incomplet et cherchons notre moitié, un autre « nous-même ».


☼ À travers une naissance avec un jumeau perdu, la vie m’invite à faire vivre l’être unique que je suis, sans référence ni comparaison.


La perte d’un jumeau pendant notre gestation nous invite à laisser partir cet autre unique que nous-même en cessant de chercher un modèle, une référence, de la reconnaissance à l’extérieur de nous. Ce que nous sommes est aussi unique, original et singulier qu’un flocon de neige.


Chacun de nous est un univers, une expérimentation, une rencontre entre notre extérieur et notre intérieur. Notre façon de voir et d’interpréter le monde est unique et nous sommes invités à prendre la responsabilité de vivre notre indépendance dans cette expérimentation sans référence, sans comparaison, sans aucune valeur extérieure.


« Ils sont innombrables ceux qui me ressemblent, et moi, cependant, je demeure unique. » Vasyl Symonenko

...


Notre naissance est un moment si particulier, si intense et si marquant dans notre vie qu’il peut être touchant de l’évoquer. J’espère que cet article contribue à porter un autre regard sur cet instant émouvant et sur les souffrances qu’il a pu engendrer tout comme ont pu le faire les articles sur l’empreinte de naissance et les clés de naissance. N’hésitez pas à témoigner, partager, commenter dans l’espace de commentaire ci-dessous. Merci !

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