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Ne rien faire

Dernière mise à jour : 30 mai 2023


Qu’il est difficile de ne rien faire ! Une liste de choses à faire chaque jour, des tiroirs ouverts plein la tête pour penser à faire ça et ça et encore ça. Les courses, les enfants, la maison, le travail, la voiture, les amis, la famille, les vacances, les week-ends… et cette fâcheuse impression de ne jamais avoir assez de temps pour faire la quantité de choses que nous aimerions faire et bien faire.


Faire, faire, faire. Si seulement une journée comptait plus que 24 heures !


Ne rien faire : justesse ou paresse ?

Dans notre mode de vie occidental, nous avons chaque jour l’impression qu’il est urgent et essentiel d’accomplir notre liste de tâches quotidiennes. Nous sommes dans une totale illusion de l’urgence qui nous met dans un stress d’efficacité et de productivité. Nous voudrions tout faire, prendre le temps de bien le faire et faire des choses utiles. L’oisiveté n’a pas vraiment sa place dans nos agendas. Et quand je parle d’oisiveté, je ne parle pas de paresse ni d’ennui mais bien d’oisiveté dans le sens de l’otium antique, un temps pendant lequel on profite du repos pour lire, méditer, pratiquer une activité manuelle, artistique ou sportive, écouter une conférence, participer à une formation…


Sénèque considérait l’otium comme la caractéristique de l’homme vraiment libre.


Respirons amplement une minute. Posons nous. Une bombe va t’elle exploser si notre liste de choses à faire n’est pas rayée dans les 12h ?


Non.


Notre liste s’auto-détruit quand nous faisons uniquement ce que nous avons à faire, ni plus ni moins. Cela ne veut pas dire qu’il faut laisser la vaisselle s’empiler dans l’évier ou déserter notre travail. Cela veut dire d’être en accord avec nos actes, d’agir sans intention de modifier l’extérieur.


Si nous sommes dans l’urgence du faire, c’est que notre action n’est pas juste, pas alignée avec ce qui nous tient vraiment à cœur. Et nous nous sentons fatigué.


Quand nous pratiquons une discipline que nous aimons pratiquer, quand nous exerçons ce qui nous passionne, avons-nous l’impression de faire ou nous sentons-nous porté par notre action ? Dans ces moments où nous faisons juste ce que nous avons à faire, le temps est invisible car nous sommes présent à chaque instant et notre action nous donne même de l’énergie.


Laissons-nous couler comme l’eau

Quand nous sommes dans cette illusion de l’urgence, nous sommes en général aussi dans une lutte contre les évènements extérieurs, dans l’adversité et l’illusion de notre pouvoir personnel. Nous pensons qu’il faut faire face aux évènements de la vie, qu’il faut nous battre contre les évènements que nous percevons comme négatifs et que seule notre réaction peut changer les choses.


Les choses dépendent-elles vraiment uniquement de ce que nous faisons ? Ce qui nous arrive dépend-il seulement de nos actions ou réactions ?


Les événement qui viennent à nous ne sont-ils pas surtout relié à ce que nous sommes, à notre positionnement, à notre vision de la vie, à nos croyances et certitudes ?


« La vraie sagesse, la vraie supériorité ne se gagne pas en luttant mais en laissant les choses se faire d’elles-mêmes. Les plantes qui résistent au vent se cassent, alors que les plantes souples survivent aux ouragans. » Épicure


Et si nous nous laissions couler comme l’eau ?


L’eau adhère parfaitement à toute surface, suit les courbes naturelles, s’insère dans les fissures, s’étend dès qu’elle a de la place. Elle adhère parfaitement à la réalité telle qu’elle est.


Avec un peu de recul, notre expérience de la vie nous fait constater que pour être en paix, nous n’avons qu’à adhérer à la réalité telle qu’elle est, à faire confiance à la vie, à accueillir les évènements tels qu’ils sont et choisir que tout ce qui vient nous toucher ne parle que de nous.


Et si nous considérions toutes les situations qui se présentent à nous comme parfaites ? Les situations faciles et plaisantes comme les situations difficiles et douloureuses. C’est avec cet accueil bienveillant de la vie en nous que nous ressentons le lâcher-prise. Nous sommes alors dans notre vrai pouvoir, celui de ne laisser rien ni personne perturber notre paix intérieure.


C’est un vrai travail personnel. C’est un vrai changement de vision des choses. C’est un réel gage de liberté !


Expérimentons de ne rien faire !


Accueillons-nous tel que nous sommes et laissons la vie œuvrer en nous.


Sortons de l’idée que l’important est ce que nous faisons. L’important est ce que nous sommes.


Faisons confiance à la vie en lâchant toute idée de pouvoir personnel.


Vivons dans la certitude que tout est accompli, que tout est parfait.


Vivons la simplicité et la fluidité de la vie.


Et pour nos listes de trucs à faire, à nous de nous organiser : découpons nos objectifs en petites tâches et choisissons de n’en faire qu’une ou deux par jour en définissant des priorités ! Un bel exercice non ?


« On croit un peu trop facilement que l’oisif fait seulement autre chose que travailler: non, il travaille simplement à autre chose qu’à « faire ». Certes, le fruit de ce travail ne se recueille ni ne s’étale, il ne s’exporte pas sous forme de compétences. Certes l’oisif ne produit rien, ne va nulle part: mais en laissant l’horizon de ses pensées libre de toute destination, en s’amusant à sauter dans le vide des choses, l’oisif éprouve ses forces et mesure son esprit, apprend d’abord à se conduire. » Une apologie des oisifs – Robert Louis Stevenson

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Ne rien faire, savez-vous faire ?


N’hésitez pas à témoigner en laissant un commentaire ci-dessous.


Merci !

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