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Descendre en soi

Dernière mise à jour : 31 mai 2023


J’ai déjà utilisé l’image de l’arbre pour parler de notre dimension verticale et à nouveau l’arbre m’inspire pour une nouvelle analogie, celle de la descente en soi ou de la présence à soi. Et pourquoi pas un arbre particulier cette fois-ci ? Ce sera… le chêne.


Nous avons tendance à visualiser l’évolution de notre conscience comme un cheminement horizontal, les expériences passées derrière nous, l’avenir devant. Je vous propose dans cet article d’adopter une autre vision de ce processus ; une vision verticale, comme un chêne qui pousse lentement, tant vers le ciel par ses branches que vers les profondeurs de la terre par ses racines. Jour après jour, la frêle pousse sortie d’un gland devient un arbre robuste, majestueux et généreux.


« Dans l’univers, tout est énergie, tout est vibration, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Tout est énergie et c’est tout. Correspondez à la fréquence de la réalité que vous voulez et vous ne pourrez pas vous empêcher d’obtenir cette réalité. Il ne peut en être autrement. Ce n’est pas de la philosophie, c’est de la physique. » Albert Einstein

Germer

Graine de possibles

Au départ, il y a un gland, tombé au sol, riche de tous ses potentiels. Il peut rester très longtemps à l’état de graine, en latence et peut-être ne jamais germer, conservé dans la boîte à trésors d’un enfant, croqué par un sanglier, pourri dans une flaque… Tous les potentiels d’un grand chêne sont là en lui et peuvent ou non être mis en mouvement afin qu’il germe et que l’arbre grandisse. Les conditions extérieures sont ce qu’elles sont, parfois favorables, parfois inconfortables. Soleil, vent, pluie, gel, ombre des arbres alentours, écureuils, champignons, fourmis… la graine les prend telles qu’elles sont et utilise la force de vie en elle pour laisser sortir des racines et une pousse.


Notre graine de conscience

Il en est de même à l’intérieur de nous. Une multitude de potentiels est là à chaque instant. Chaque situation, mot, attitude, image… qui nous touche vient nous inviter à la mettre en mouvement. Nous pouvons rester plusieurs années dans un état de conscience latent, vivant notre vie en faisant au mieux avec notre fonctionnement de survie inconscient issu de notre empreinte de naissance. C’est tout à fait logique, humain et idéal pour notre survie. Et cela ne veut pas dire que nous soyons malheureux ou primaires. C’est ainsi et c’est OK. Tant que tout est confortable pour nous, pas besoin de se poser des milliards de questions, autant en profiter ! Mais quand arrive une situation qui vient nous titiller ; une rencontre, une sensation, une maladie, un énervement, une déception, un ras-le-bol, un conflit, une incompréhension, une tristesse, un accident, un choc… nous avons le choix.


Le choix de la survie

Nous pouvons choisir de garder notre conscience et ses potentiels à l’état de graine, bien à l’abri en attendant que ça passe, en restant dans un mécanisme de survie bien rôdé et la (sur)vie continue. Ce fonctionnement protège l’identité que nous avons construite au cours du temps avec ses structures et croyances. Notre personnage est sauf et il sauve la face en laissant l’évènement qui le touche à l’extérieur de lui. Il peut alors entrer dans un rôle de victime, se soumettre, se sacrifier, donner un sens avec sa raison (c’est le destin, c’est parce que ceci ou cela…). Cela revient au même. Le quelque chose qui a été touché en nous est toujours là, prêt à se manifester au prochain coup, un coup un peu plus fort peut-être.


Le choix de la vie

Nous pouvons aussi choisir de laisser l’expérience qui nous touche faire éclater le tégument de notre graine de conscience afin que sorte une petite racine qui se dirige vers le sol. Alors, le chemin commence, vers le bas, par une descente en soi. Cette descente n’est possible qu’avec la certitude intérieure que ce qui nous touche à l’extérieur n’est que le révélateur d’un potentiel de notre graine de conscience que nous n’avons pas encore fait pousser. Être dans cette certitude, c’est déjà énorme ! C’est être dans la conscience que nous ne sommes pas séparés de l’extérieur et c’est cela qui fait éclater le tégument de la graine.


Puis, nous pouvons aussi aller écouter où se fait l’écho en nous de ce qui nous a touché et laisser pousser la racine de plus en plus profondément.


« Toute la vie est une affaire de choix. Cela commence par : « la tétine ou le téton ? » Et cela s’achève par : « Le chêne ou le sapin ? » » Pierre Desproges

Pousser

Jeune pousse

Plus les racines fraîchement sorties du gland se développent dans la terre, plus elles ont accès aux ressources en eau et sels minéraux du sol pour nourrir la jeune pousse qui devient autonome, une fois les réserves contenues dans la graine épuisées. Son autonomie, le jeune chêne l’acquiert en commençant par descendre dans l’obscurité de la terre, en se dépouillant des réserves contenues dans le gland, en utilisant tout ce potentiel à se déployer. Il capte alors à la fois les ressources du sol et la lumière du soleil qui entrent dans une danse alchimique en lui.


Feuilles de conscience

À chaque fois que nous osons descendre en nous, nous intérioriser, toucher l’intime, être présent à nos ressentis, c’est comme si nous permettions à une racine de pousser un peu plus dans la terre. Ainsi, nous accédons à de nouvelles ressources et de nouvelles feuilles de conscience poussent vers le ciel, apportant de l’oxygène. Nous appréhendons notre vie d’une nouvelle manière, portons un nouveau regard sur nous et sur les évènements. Toute expérience touchante devient un révélateur de nous-même et la croissance continue, petit à petit. Nous ne pouvons pas revenir à l’état de graine. Une fois le jeu de piste intérieur commencé, le joueur est engagé. Un réel engagement envers lui-même : être présent à l’instant en toute situation, le cœur ouvert, sans jugement ni résistance, dans toute sa vulnérabilité… et le sens se révèle.


Double spirale

Les situations qui nous touchent ne sont pas forcément confortables. Rarement en fait sinon pourquoi sortir du confort de la graine ? Elles viennent pointer une part de nous que nous ne voulons pas forcément voir. Mais justement, il nous est proposé de porter un regard humain sur cette part-là, de l’accueillir comme on accueille un bébé qui naît et d’écouter l’écho ou de regarder le reflet que cette situation nous envoie. Le message est toujours un cadeau, une perle de sens qui nous amènent à un alignement à soi, à notre être.


L’écho ou le reflet nous paraît souvent être le même alors que les expériences sont différentes. Oui, ce qui est touché en nous parle encore et toujours des mêmes messages, comme si l’on tournait en rond. Et ça s’intensifie. Ne nous décourageons pas, nous ne sommes pas sur un cercle mais sur une double spirale, dans un double mouvement. Un mouvement de descente vers la terre et de remontée vers notre centre ; un mouvement de montée vers le ciel et de redescente vers notre centre. Cette double spirale est un processus de dépouillement où les schémas récurrents se manifestent à chaque tour mais de façon plus subtile, précise et profonde.


Autonomie

Plus nous laissons descendre notre conscience dans notre terreau intérieur, plus nous touchons l’intime nature du vivant en nous, plus elle « pousse ». Plus nous sommes conscients que tout ce qui nous touche fait sens au service de notre conscience, plus nous prenons les choses avec légèreté, plus nous nous sentons guidés. Un lâcher prise s’installe dans cette présence à soi qui s’accompagne aussi d’un dépouillement. Petit à petit, nous levons les voiles de notre ego, repérons les stratégies de notre mental lâchons le personnage auquel nous sommes identifié par survie avec ses structures et croyances. Place est faite à l’être unique, original et singulier que nous sommes. Nous devenons perméable à lui, il s’installe de plus en plus confortablement et nous gagnons en conscience, en sérénité, en souveraineté, en autonomie. Nous nous ancrons. Nous nous alignons. Notre conscience évolue. Notre réalité change. La magie de la vie se manifeste.


« Ce qui génère de la souffrance est la résistance de l’égo au processus, la résistance de la forme à un processus qui consiste à aller au-delà de la forme. » Charlotte Hoefman

...


Dans les articles de ce blog, vous disposez de nombreuses perles afin d’écouter l’écho des situations qui vus touchent. En consultation individuelle, nous allons encore plus en profondeur et l’accompagnement en spirale est un vrai « escape game » pour sortir de la survie ! N’hésitez pas à me contacter si vous êtes joueur…

Et n’hésitez pas à commenter cet article dans l’espace ci-dessous si le cœur vous en dit. Merci.

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