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Résistance et liberté

Dernière mise à jour : 31 mai 2023


N’avez-vous pas le cœur qui bondit et les larmes aux yeux à chaque scène du film Braveheart où le héros William Wallace crie « LIBERTÉ ! » au son poignant de la cornemuse ? Moi oui ! Je suis toujours touchée par les films où il est question de résister pour la liberté.


Résister pour la liberté… un sujet d’actualité en cette année 2020 !


Mais résister pour la liberté, s’opposer à une pression extérieure ressentie comme abusive, peut se vivre de différentes manières. Soit en luttant pour une liberté extérieure à conquérir, soit en s’abandonnant à la liberté intérieure de l’instant. Car la résistance n’est ni un positionnement, ni une action. C’est un constat. Ça résiste.


« La rébellion du coeur est en marche, celle qui exprime sa propre vérité sans avoir peur d’être jugée. » Rachel Labbé

Résistance à double tranchant

Lutter contre la tyrannie

Ça résiste en nous quand nous sommes positionnés en victimes de l’extérieur, jugeant la situation néfaste. Alors la résistance prend une tournure de lutte. Les conditions extérieures personnelles, familiales, professionnelles, sociales nous paraissent étouffantes et castratrices de notre liberté chérie et nous résistons poings levés.


C’est un choix. Le choix de la révolte comme refus de nous soumettre à une autorité extérieure. Un choix humain, légitime, courageux qui s’est souvent révélé salvateur dans l’histoire de l’humanité. C’est aussi un choix individuel qui peut nous pousser à agir dans le respect de nous même tant que nous ne résistons pas à notre mouvement naturel, à nos élans et intuitions.


Mais si cette résistance est vécue comme une opposition à l’extérieur duquel nous sommes séparés, ce choix peut rapidement nous faire ressentir de l’épuisement, de l’impuissance et de la frustration. Résister POUR la liberté, c’est vivre le manque de liberté, une liberté à conquérir.


« Être libre, c’est être rebelle. Un rebelle est celui qui ne réagit pas contre la société. Il observe et comprend tout le manège et décide simplement de ne pas en faire partie. Il n’est pas contre la société, il est plutôt indifférent à ce qui s’y passe. C’est la beauté de la rébellion: la liberté ! Le révolutionnaire n’est pas libre. Il est constamment en train de se battre, de lutter avec quelque chose. Comment pourrait-il donc être libre? Alors, qu’il est systématiquement en train de réagir contre quelque chose. Où est-ce que se trouve la liberté dans la réaction mécanique à des choses extérieures? La liberté naît de la compréhension. Il faut d’abord comprendre les mécanismes en jeu: la société empêche l’évolution de l’âme. Le système ne vous permet pas d’être vous-même. Une fois que cela est compris, vous sortez simplement du système sans même une cicatrice dans l’âme. Le rebelle pardonne et oublie, il se contente de prendre une distance par rapport à la société, sans lien d’amour ni de haine avec elle. » Osho

Adhérer à la réalité

L’autre visage de la résistance est celui d’une toile d’araignée, toute fine et pourtant si solide. Ça résiste en nous quand nous sommes positionnés dans la révolte, une révolte au sens premier du terme qui nous invite à faire une volte complète pour revenir à nous, dans l’idée que tout ce qui nous touche de l’extérieur n’est que le reflet d’une richesse intérieure que nous ne faisons pas vivre. En nous situant dans cette révolte du sens, en laissant agir la présence à nous-même, ça résiste.


Ça résiste par l’adhésion ou l’adhérence totale à notre réalité intérieure, à nos ressentis, au mouvement de notre âme, aux élans de notre cœur.


Ça ne résiste pas contre l’extérieur, ça résiste à l’intérieur. Comme une plante vivace qui résiste à l’hiver, notre âme résiste à ce qui ne la nourrit pas.


Ça résiste à quoi ? À la survie, à l’illusion de la réalité, au voile d’un programme qui masque notre réalité intérieure, à l’hypnose dans laquelle nous sommes souvent plongés sans nous en rendre compte, cette hypnose qui nous fait survivre et dans laquelle notre duo intérieur ego/mental nous protège.


Suivre le vivant en nous

Perle de sens - Blandine - Bioanalogie - résistance - libertéComme la plante qui semble absente, inexistante mais qui demeure vivace en dépit du froid et de la longueur des nuits, notre être ne fait pas de bruit quand il choisit la présence, la conscience, l’amour, la joie ; quand il choisit de suivre sa vibration propre. Il ne résiste pas POUR la liberté, il résiste en vivant sa liberté intérieure.


En accueillant la réalité sauvage de nos ressentis, en ne lui résistant pas, nous sommes libres de laisser vivre notre propre mouvement intérieur, un mouvement de fond dont le sens ne correspond pas forcément à celui des autres, de nos proches, de la majorité… Le sens du vivant en nous.


Au lieu d’entrer en résistance (extérieure) quand nous ressentons une tension, nous retournons à l’intérieur pour accueillir cette tension, cette résistance comme une force constructive à intégrer. C’est comme dans l’Aïkido où le principe fondamental consiste à faire le vide devant l’adversaire en évitant de s’opposer directement à son attaque et en s’intégrant dans le mouvement qu’il a engagé. L’harmonie émerge dans l’utilisation de la force et des déplacements du partenaire. L’harmonie en nous émerge dans l’observation intérieure qui permet le passage de la dualité de l’ego à l’unité de l’âme.


« Apprenez-en davantage sur la résistance des peuples autochtones : nous avons toujours été et continuons d’être exterminés. Mais nous n’avons toujours pas cessé de chanter, de danser, d’allumer un feu et de nous amuser. Chantez, dansez, résistez par l’art, la joie, la foi et l’amour. » White Eagle de la nation Hopi

Créer des lieux de résistance

Dans sa conférence « Choisis la vie et tu vivras », Christiane Singer nous parle de ces instants plus ou moins fugaces où on accède à la toile de la vie, ces instants qu’elle nomme des « touchers de l’être » et qui nous invitent à créer des lieux de résistance. Je ne résiste pas au plaisir de partager cet extrait avec vous, des paroles magnifiques qui valent le coup d’être écoutées avec la voix profonde et vibrante de son auteure.


« Ce que nous appelons notre vie quotidienne, c’est ce que Deepak Chopra appelle une hypnose socialement programmée. Nous ne vivons pas dans la réalité, vous plaisantez !


Nous vivons dans une petite boîte à chaussures, dans un de ces petits tiroirs qu’est une culture, une civilisation et puis il y en a d’autres. Il y a des êtres pour qui les choses qui nous paraissent les plus évidentes ne sont pas évidentes du tout, qui n’ont pas la même conception ni du temps ni de la relation aux autres.


Tout ce que notre culture nous livre, c’est des règles du jeu, c’est une préfabrication. C’est utile aussi parce que si nous vivions dans un vide total nous serions errants comme des loups dans une steppe infinie. Il nous faut une structure. Mais l’important c’est de comprendre que cette structure n’est pas tout l’univers.


Je me retrouve dans un jeu. Notre société contemporaine a des règles du jeu très morbides et très limitées, il n’y a jamais eu de civilisation pour qui l’unique critère est l’argent, le succès, la réussite. C’est morbide comme jeu de société réduit à cela. Mais chaque société est d’une manière ou d’une autre une réduction de la vue sur l’univers.


Mais de temps en temps, il y a ces percées, une fenêtre, une fissure qui s’ouvre et on voit le réel. Ces instant où l’on croit « mon Dieu, qu’est-ce qui m’arrive, je ne vais pas bien », c’est juste l’instant où au contraire vous êtes en train de toucher le réel. Vous avez touché l’immensité qui nous entoure. Et le propre de cette immensité est que tout y est relié à tout alors que nous vivons dans nos quotidiens avec nos préoccupations « est-ce que j’ai fait ma déclaration d’impôts ? Blablabla… ». Et puis quand nous perçons vers l’être, ah, nous sommes affolés, croyons que nous sommes malades alors que c’est le seul moment où j’ai basculé dans le réel.


Et dans d’autres sociétés, il y a ces espaces de prière, de méditation, de profondeur, de retraite. Mais nous on n’a pas ces espaces, on est en train de les recréer. En faisant cela, nous faisons de la résistance, nous prenons le maquis. Nous allons à l’encontre de la mentalité qui est dehors. Il faut voir les choses clairement. C’est cela qu’il s’agit de faire chacun dans nos existences, des lieux de résistance. Résistance à l’hypnose socialement programmée, à la boîte à chaussures. Pour percer jusqu’à cette immensité du réel.


Et là, quand nous le touchons, nous y sommes. Ce qui est tragique c’est qu’au XXème siècle, il y a eu cette extraordinaire évolution scientifique de la physique quantique. La science a reflété les intuitions métaphysiques de l’humanité. Tout est relié à tout. Toutes ces intuitions profondes de toutes les religions de l’humanité, cet être UN avec l’univers créé : je suis une cellule, un atome de cet univers créé, je suis part de cet univers, je respire avec lui, je respire avec tout ce qui respire sous le soleil. Cette conscience-là de l’unité, de la relation de chacun avec chacun et bien c’est la


physique quantique qui en décrit scientifiquement la réalité. On a utilisé la physique quantique pour développer tout ce qui fait partie aujourd’hui de notre technologie mais nous n’avons pas pris le message philosophique. Nous prenons le produit mais nous vivons encore dans l’univers de la physique du XIXème siècle où tout est séparé, cause/effet. »


Christiane Singer


Ça résiste, dans l’essence de notre âme

L’essence de l’âme

L’essence de notre âme est notre nature profonde dans laquelle nous nous réalisons pleinement, ce qui émane de nous spontanément, par nature, comme un noyer donne des noix. Voilà que revient l’analogie entre la nature de notre âme qui résiste à l’endormissement et les plantes vivaces qui résistent à l’hiver, dénudés de leurs feuilles.


Quelle est votre nature profonde ? Quel fruit apportez-vous au monde par ce que vous êtes ? Figues emplies de soleil, pêches juteuses, poires fondantes, pommes acidulées… ?


Je vous propose d’avoir une petite idée de l’essence de votre âme en additionnant les 4 nombres de votre clé de naissance et en réduisant cette somme à un nombre de 1 à 9.


Quelle est votre essence ?

Alors, figuier, oranger, poirier ?


Si nous laissons notre âme aux commandes, voilà dans quelle essence elle nous conduit, celle d’être :


1. unique, dans ma différence, sans comparaison ni recherche de reconnaissance,


2. dans l’ouverture aux surprises de la vie, en mouvement, hors des sentiers battus,


3. à l’écoute de mon intuition, en contact avec moi sans jouer un rôle, sans chercher une place,


4. authentique, dans le respect de ma vérité propre, de ma réalité,


5. dans l’expérimentation de chaque instant sans vouloir un résultat,


6. dans la douceur infinie (pour moi aussi),


7. auteur de ma vie, laissant le sens de ce que je vis se révéler à chaque instant,


8. présent, contemplatif, sans intention,


9. nomade, dans la confiance absolue en la vie.


« Le rebelle nous invite à prendre courageusement la responsabilité de ce que nous sommes vraiment et de vivre notre vérité. » Osho

...


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